page suivante »
SUR L'ANCIEN l'RIEOKÉ DE CHANDIEU. 42S l'abbaye de Manlieu, se compose d'une nef flanquée de col- latéraux, précédée d'un petit porche et d'une chapelle, de transsepts et de trois absides rondes. Sous les parties absi- dales règne une crypte. Ces diverses constructions ont été élevées avec soin -, les matériaux en sont bons, et tout m'a paru dans un état de conservation satisfaisant. La façade offre un portail cintré très-simple, composé d'une archivolte anglée d'un tore et encadrée par un cor- don, retombant sur deux colonnes à chapiteaux bien carac- térisés : l'un est une grossière imitation de l'antique, l'autre est orné d'une syrène à deux queues largement palmées. Au-dessus du portail s'ouvre une petite baie. On a flanqué celle façade, au XVe siècle, d'une tourelle renfermant l'esca- lier qui monte au clocher. C'est seulement au flanc nord de l'église, qui donne sur l'intérieur du couvent, que j'ai re- trouvé la construction primitive dans toute sa pureté : le mur de ce côté est ajouré de quatre baies cintrées , dont les archivoltes sont formées d'une seule pierre sur laquelle sont figurés des claveaux alvéolés. Je m'explique : pendant l'époque romane on fit souvent usage, surtout en Auvergne, en Poitou et sur les bords de la Loire , d'appareils produits par des combinaisons géométriques; non seulement ces ap- pareils compliqués furent employés pour décorer des pare- ments unis, mais on en fit aussi usage dans la construc- tion des arcs. Les églises de Saint-Etienne et de Saint- Sauveur de Nevers nous donnent de beaux exemples de ces arcs appareillés avec un soin particulier : les claveaux des archivoltes de leurs portails sont taillés en pointe et rentrent les uns dans les autres, de manière à former un dessin en zig-zag d'un eflet fort gracieux. M. l'abbé Crosnier a pro- posé de nommer ces claveaux claveaux alvéolés. J'ai insisté sur ce caractère des fenêtres de notre église, parce qu'il me