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HISTOIRE DE NANTUA. 38l lettre de Childeric annonce en outre que son frère Thierry a approuvé le don fait a saint Amand. Hoc donum frater meus Theodericus ob arnorem tui laudavit atque concessit. Comment expliquer cette prétendue approbation de Thierry, qui fut tonsuré et enfermé au monastère de Saint-Denys, tant que vécut et régna son frère Childeric? observation que ne manquent encore point de faire les Bollandistes (1). Au surplus, ce qui tranche souverainement le débat, c'est que saint Grégoire est mort en l'an 604 (2), et qu'à cette époque Childeric II n'était pas né. On en a bien des fois fait la remarque : les anachro- nismes et les vices de dates dévoilent presque toujours la fausseté des chartes. L'abbé Langlet le disait très-bien : Ceux qui fabriquent ces documents sont bien moins habiles a l'œuvre de l'histoire qu'aux coups de plume. Ne nous étonnons donc pas si les hommes les plus émi- nents de la science de l'histoire et de la diplomatique, le P. le Cointe et Mabillon, ont rangé la lettre de saint Grégoire et celle de Childeric II, extraites du Cartulaire de Nantua, parmi les œuvres de mensonge. Hoc Cointius, Ann. 111, 795, dit M. Pardessus (3), et Mabillonus, Ann. I, 373 et 461, amandaverunt inler instrumenta putidœ falsitatis. Les Bollandistes (4) ne signalent pas avec moins d'énergie ces deux lettres comme œuvre de fraude. Elles sont même Dom Bouquet III, 6!3 et 629. — Ex Chronico veteriMoissiacensis Comob'ri. Dom Bouquet, III, 6 5 2 . — É x Adonis Chronico de Francis. Dom Bouquet III, 669. — Enfin Index chronologicus. Dom Bouquet, III, P. CVI. (1) Frater ejus Theodoricus tum regno pulsus, ac Monasterio S. Dionysii inclusus, inter monachos altensus degebat, cujus approbatione in hœc dis- sensione frustra conficta est. VI Februarii p. 845. (2) Voir Annales ecclésiastiques de Baronius, an. 604. (3) Diplomata, charta; ad res Gallo-Franciscas spectanlia. Edidit Par- dessus, Paris, 1849, II, 136, note I. (4) Tomus primus februarii, p. 844.