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HISTOIRE DE NANTUA. 371
Abraham Ortel (1), d'Anville (2) et Mgr. Depery (3), que les
Nantuates, dont parlent César et Strabon , tenaient la
partie du Valais qui touche au lac Léman , opinion que
confirmerait une inscription en l'honneur .d'Auguste, trouvée
a Saint-Maurice-d'Agaune. Comme rien ne témoigne ,
dans l'histoire, de l'existence d'une colonie de Nantuates
dont parle Guichenon , M. Debombourg estime , avec la
plupart des auteurs modernes, que Nantua tire son nom
du mot celtique nanl , qui signifiait cours d'eau , ruis-
seau, origine étymologique parfaitement justifiée par les
eaux abondantes qui coulent dans cette ville. Telle était aussi
l'opinion reçue au IXe siècle. Dans une charte de l'em-
pereur Lothaire, donnée en 852, en faveur de l'Église
de Lyon, on lit ces mots dignes de remarque : NANTUADIS AB
AQUIS È VICINO EMERGENTIBUS PUBLICE VOCITATUR (4); On retrouve
la même raison de la dénomination de Nantua dans la Chro-
nique de Sainte-Bénigne de Dijon (5), a propos de la mort
(1) Ortel dit : Longé fallit eo suum judicium qui Monasterium Nantua-
cum inter Lugdunum et Gcnevam situm idem cum Nantuatibus faciunt.
{Thésaurus geograph.)
(2) Notice de la Gaule, au mot Nantuates.
(3) « Il n'est personne, dit Mgr Depery, qui puisse douter que les
Nantuates habitaient le Valais, pays situé entre le lac de Genève et les
Alpes ; l'on en a la preuve dans les Commentaires de César, au III e livre
de la guerre des Gaules, où il est dit : Nantuates... à finibus Allobrogum,
et lacu Lemano et flumine Rhodano ad summos Alpes pertinent. Voici en-
core le témoignage de Strabon qui vient à l'appui de celui de César : Post
hus etpadum Salassi; super hoc in verticibus montium Centrones et Caluriges
et Veragri et NANTUATES et lacus Lemanus per quem Rhodanus fertur (Lib. IV).
Il avait dit un peu plus haut : Ad Rhenum primi omnium habitant NANTCATES
apud quos etiam ejiis fluvii fontes sunt in Adula monte; is mons Alpium est
pars. (HISTOIRE HAGIOLOGIQUE DE BELLEY, p. 74). »
(4) .Voir d'Achery, Spicileç/ium. Ed. in-4°, XII, 112. etDom Bouquet,
VIII, 388. et ci-après page , note
(5) La Chronique de Sainte-Bénigne, de Dijon, qui a été écrite au