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346               HISTOIRE DES BOURGUIGNONS.

tiers aux Romains pour ne s'occuper que de l'armée (1). Le •
royaume, dès lors, prit le nom de Burgondia et, comme l'é-
 tablissement avait été conventionnel, les habitudes des deux
peuples furent respectées ; le Romain, (par ce nom il faut en-
tendre la population indigène) habitué aux villes, y demeura
paisible, et le Burgonde habita les champs avec son troupeau.
    Pendant l'hiver, les deux populations se rapprochaient
pour se livrer à des travaux d'industrie, car la culture des
terres ne suffisait pas pour occuper les loisirs des Burgondes..
11 y avait beaucoup de terres appartenant au fisc, ou qui
étaient devenues libres par la mort de leurs possesseurs. Ce
furent les chefs des Burgondes qui s'en emparèrent pour les
partager avec leurs fidèles. Ainsi les bénéfices militaires se
trouvent déjà établis à celle époque.
   Dans ce partage, qui eut lieu avec les habitants indigènes,
il fut convenu que les Burgondes posséderaient les deux tiers
des terres avec le tiers des esclaves, h la charge d'abolir tous
les impôts romains et de protéger la population par la force
de leurs armes.
   Tout le pays fut partagé en sept districts ou pagi. Le
partage se fit suivant les coutumes barbares. Les chefs occu-
pèrent militairement le territoire des villes importantes ;
mais ils laissèrent subsister, dans leur entier, les curies et
les institutions municipales. Ils s'estimèrent fort heureux de
trouver une organisation civile toute faite, bien supérieure
à celle que leur ignorance aurait pu établir.
   Non-seulement la législation romaine demeura, mais encore
les monnaies du pays continuèrent à avoir cours (2).
                                       Alphonse GACOGNE,
        (La suite prochainement).

  (1) Le Huërou.
  (?) Sismondi.—f.ing'ms de laSiina-