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HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. 341 Après les années qui suivirent la mort de Julien, l'empire romain d'Occident fut exposé aux ravages et aux incursions de divers peuples ennemis ; Gratien et Valenlinien avait trop de peine à lutter à la fois et contre des Barbares et contre des usurpateurs. Alors les Burgondes avaient pour chef un homme puissant et brave qui, avec80,000 guerriers s'était avancédans le Palatinat, et jusque sur les bords du Necker et du Main. Valentinien voulant mettre sa bravoure au service de l'em- pire et s'opposer aux invasions continuelles des Germains, fit avec lui un traité d'alliance et lui donna des terres sur les bords du Rhin supérieur et dans l'Alsace. Abandonnés à eux-mêmes, les Burgondes ne purent se soutenir long-lemps contre les Germains, ils furent obligés de retourner dans leur ancienne patrie, rejoindre leurs familles et le reste de leurs guerriers (1). En 409, une autre horde de la même nation s'unit avec les Suèves, les Vandales et les Alains ; et conduits par un chef nommé Godegisèle, ils franchirent le Rhin, dévastèrent la Gaule pendant deux ans, exterminèrent un corps de Francs qui se disaient alliés de l'Empire et portèrent leurs ravages dans l'Espagne où ils finirent par demeurer (2). Deux ans après, les Burgondes reparurent sur les terres de l'Empire. En 411, un certain Jovinus s'était fait procla- mer empereur de Mayence. Voulant s'assurer de ces puis- sants alliés, il fait proposer au brave Gunt-her (dont nous avons fait Gondicaire et que plusieurs historiens appellent aussi Gundioc), de le soutenir avec ses vaillanis guerriers et de le reconnaître comme empereur à la place du faible Honorius, en lui promettant un établissement sur la terre fertile de la (1) Gingins de la Sarra, Memorie délia reale acad. dette scienze diTorino, lomo 11. (2) Lcbas, Hist. du Moyen-âge, page 55,