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DE LYON. 283 « que de mémoire d'homme on ait lu dans le Sénat de « dépêche plus honorable, plus digne d'être applaudie, ni « faite plus a propos que votre lettre, mon cher Plancus. « ...Elle a reçu de grands applaudissements dans le Sénat, « continue-t-il, mais ne les attribuez pas tous a vos sér- ie vices, à votre zèle pour la République, à l'importance de « l'affaire dont vous parlez; une grande part en revient « à la dignité de vos expressions, à la noblesse de vos « pensées (1). » Toute la correspondance de Cicéron et de Plancus, roule sur les guerres intestines qui menaçaient l'existence de la République, sur la conduite que doit tenir le fondateur de la colonie de Lugdunum, sur les espérances qu'il inspire aux amis de l'ancienne constitution. Cicéron l'exhorte, au nom de l'amitié qui les unit, au nom du père de Plancus, qui fut aussi son ami, à rester fidèle à la République. Plancus, en effet, mis dans l'impuissance de la sauver, fut le dernier des généraux qui désespérèrent de sa cause. Telle était l'opi- nion que Cicéron avait de lui, que, dans la lettre première du Xe livre, il lui disait : « Je tremble pour la patrie et je « suis agité surtout par l'attente de votre Consulat, qui est « encore si éloigné, mon cher Plancus, que nous sommes « réduits à souhaiter de pouvoir conserver jusqu'alors un « reste de vie à la République. » C'est ce qui n'arriva point ; Cicéron périt, comme on sait, assassiné par l'ordre des Triumvirs, avant le Consulat tant souhaité. La meilleure, la plus justement estimée des douze lettres (1) Nihil post hominum memoriam gloriosius, nihil gratius, ne tempore quidem ipso opportunius accidere vidi, quam tuas, Vlunce, lifteras Recitatœ suut tuœ [ lilterœ ] , non sine magnis quidem clamoribus. Qumn rébus enitn ipsis essent et sludiis benejicnsquc in rempublicam grntissimm, hmi eranl gravissimi* nerbis el scntenlMs (F.pist. 16, ltb. x).