page suivante »
252C) DES AFFINITÉS 1»E LA POÉSIE changer le caractère de ce travail. "Jusqu'à présent je me suis contenté de mettre en présence l'élément industriel et l'élément poétique, laissant les rapports qui les unissent se déduire naturellement de leur co-existenee. Plus tardt, dans un mémoire destiné a compléter celui-ci, la discussion philo- sophique aura sa place. Alors , par l'exemple de Sparte , il sera établi que les sociétés guerrières, sacerdotales, assises sur le régime de la propriété territoriale sont moins favora- bles au développement des lettres et des arts que les sociétés reposant, comme Athènes, sur la fortune mobilière , sur le cens, sur le déploiement de l'activité libre ; alors encore, par l'exemple d'Homère , nous apprendrons a connaître dans quelle mesure les œuvres d'imagination comportent l'admis- sion de l'élément industriel ; la légitimité esthétique de cet élément sera étudiée. Plus d'une image, plus d'une comparai- son empruntées aux travaux du charpentier et du tisserand, nous rendra sensible ce perpétuel et facile accord de l'idéal et du réel qui était inné chez les anciens, et que toutes les cir- constances extérieures concouraient a favoriser. Je l'ai montré, cet accord, symbolisé, comme a sa source, dans ce beau bassin des mers de Grèce, réservoir de poésie et d'utilités où les Athéniens puisèrent a l'envi, sans pré- férence, et en quelque sorte, avec la même amphore. J'eus pu le suivre ailleurs, à Delphes, à Olympie, aCorinthe, dans ces fêtes nationales, dans ces solennités amphyctioniques et religieuses si chères aux Hellènes ; ils y accouraient de toutes parts pour renouveler les traités d'alliance, assister aux sacrifices fédératifs, a la célébration des jeux, au cou- ronnement des athlètes ; mais ces fêtes où Pindare et Simonide récitaient leurs vers, où Hérodote lisait les pre- miers chapitres de son histoire, où le peintre Aétion en- voyait ses tableaux, ces fêtes ne profitaient pas qu'à la poésie et aux lettres; le commerce s'y mêlait, s'en emparait