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ALLOCUTION DU PRÉSIDENT. 191
contre la tyrannie de '93-, applaudissant aux grandes répa-
rations du Consulat, gémissant des guerres Maies dé l'Em-
pire , bénissant le restaurateur des autels, s'éloignant du
persécuteur de Pie VII, luttant avec courage contre l'inva*
sion du territoire, saluant avec confiance le retour de la paix
et de la liberté.
Cette modération, ce courage sont restée gravés à chaque
page de son histoire. Ce qu'elle fut en politique, elle l'est en
religion ; sa piété tendre et fervente comme au midi, est
demeurée grave et profonde comme au nord. Rome la bénit
comme la sentinelle de la foi et la vénère comme la métropole
de la charité. La France en est fière comme de là plus riche
pépinière de son épiscopat. Elle doté à la fois de ses ponti-
fes douze sièges de l'Empire, elle en envoie de plus nom-
breux encore aux sièges périlleux des missions.
Elle a marqué les uns du courage qui propage ïâ vérité,
les autres de la sagesse qui y ramène ; elle a partagé, entre
tous, ses dons de la science et de la parole qui l'affermissent
et la glorifient dans le monde.
C'est ce même type de simplicité savante, de courageuse
sagesse, qui a fait le caractère de cette pléiade lyonnaise
dont notre siècle a vu l'éclat et dont le privilège de la tombe
nie permet de rappeler les noms : Ballanche , de Gérândo,
Camille Jordan, Dugas-Montbel, Ampère, dont là pieuse
modestie égala la haute science; Ravez, que sa modéra-
tion fit choisir pour être huit ans le modérateur des grandes
assemblées de la France ; Suchét si modéré dans la victoire
que l'Espagne l'honora comme Scipion et vint pleurer a ses
funérailles, comme autrefois l'Orient à celles d'Alexandre ;
Ozanam, philosophe chrétien, si sévère a lui-même, si bien-
veillant pour les autres, dont la renommée grandit chaque
jour et a qui la tombe a servi de piédestal. Mon cœur,
comme mon sujet, m'attache à cette touchante figure parce