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18fi              ALLOCUTION DU PRÉSIDENT.

félicitant dans sa réponse M. de Montalembert , d'avoir
soumis les ardeurs de son génie h la i*ègle de l'autorité.
   « Dès que le péril vous a été signalé, soit par votre
« propre raison» soit par l'autorité suprême de l'Église,
« vous YOUS êtes retiré, vous vous êtes soumis, Monsieur,
« avec cette belle docilité chrétienne, qui est, a la fois, de
a la sagessç et de la vertu. »
   C'était le 5 février 1852, que l'Académie française écoutait
cet anatheme lancé au scepticisme par celui qu'elle avait
honoré de ses suffrages, et cet hommage rendu à la suprême
autorité par celui qu'elle avait chargé de répondre en son
nom.
   Quel langage, Messieurs, et quel chemin fait en un siècle !
Qu'on se représente, par la pensée, ce qu'eût pu être un
discours de réception prononcé en 1752, et qu'on juge,
après cela, de la transformation de la société et de la régé-
nération de la haute littérature!


   Ce mouvement ascensionnel grandira pour l'honneur du
dix-neuvième siècle, en dépit des efforts désespérés des réac-
tions contraires. L'essor vient de trop haut et de trop loin
pour être comprimé ; car il est dû à l'alliance de la foi et
de la science. Cette alliance caractérise l'époque et enfante
ses merveilles.
   La science prête a la foi ses électriques découvertes pour
se propager aux extrémités du monde : la foi lui prête
ses ailes pour s'élever aux cieux. Avec l'une, l'espace n'a
plus de limites ; avec l'autre, le temps n'a pas de, fin. Savoir
et Croire, sont les deux plus impérieux besoins, les deux
plus consolants trésors de l'humanité.
   Aussi, que d'efforts dans les préjugés et les passions, pour
rompre cet invincible faisceau ! Les uns veulent isoler la