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74 BIBLIOGRAPHIE. Nous resterons ici environ une quinzaine encore, puis nous irons à Reims avec M. Conway pour deux ou trois mois. Quand vous n'aurez rien de mieux à faire, nous serons bien aise d'entendre parler de vous et d'avoir des nouvelles. Si nous ne savions qu'il y a un pays que l'on nomme Angleterre, nous ne nous en doute- rions pas ; les Français n'en parlent jamais, si ce n'est par hasard dans quelques proverbes. Adieu , tout à vous. Demain , nous allons voir le Cid. Ils n'ont point de farces , mais de petites pièces comme notre (Devil to pay) cest le diable à confesser. A Richard West Esq , de Paris 4739. Versailles, lesChartreux. Cher W e s t , Je me croirais coupable de ne pas essayer de vous divertir quand vous me dites que je le puis. Au ton de votre lettre , je vois que vous avez besoin de distractions, qu'il vous faut des sti- mulants. Je vous recommande certains petits passe-temps que vous connaissez et qui vous sont propres, mais j'imagine que les exercices du corps conviennent mieux à votre mal. Si vous vou- lez me promettre de les lire dans le jardin du Temple , je vous enverrai un petit paquet de pièces et de pamphlets, que nous avons faits, et que nous nous proposons d'adresser à Dich, par la première occasion. Arrêtez-vous ! élargissez la voie ! faites place au pompeux spectacle de Versailles-le-Grand. Mais non , le sujet m'inspire si peu , que j'ai laissé à Gray le soin de vous en faire le panégyrique. Il aime cela. Quanta moi, on prétend que j'aurai plus de plaisir à voir dimanche prochain, au lever du soleil, le roi dans toute sa splendeur, le jeu des Grandes Eaux, et l'installation des nouveaux chevaliers du Saint-Esprit. Depuis mercredi que nous sommes ici , nous n'avons fait que discuter là -dessus. On nous dit : vous n'avez point vu le château dans son beau , vous couriez au travers des appartements, vous avez vu le jardin en passant et brûlé Trianon. Pour moi, je dis que nous n'avons rien vu. Ce- pendant , nous avons eu le temps de remarquer que la grande