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REVUE DU LYONNAI RECUEIL HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE. L'OMBRE Je vois eucor la salle liumide, à fleur de Icrrc, Aux lambris vermoulus, au plafond surbaissé, Où, sans sourire aimant, mon enfance a passé, Déjà grave avant l'heure, et pleine de mystère. Le brouillard sur la vitre en larmes condensé, Voilait d'un crêpe gris les laideurs du parterre : Un cep moussu grimpant sur un prunier cassé, Et quelques liserons étranglant une astère. Tandis que mon aïeul, grave et docte vieillard, D'un pas sonore et lent, sur le parquet criard Allait et revenait, scandant des vers d'Horace. Cette ombre, à tout jamais, m'a gâté ton beau ciel, Terre antique des Dieux, des roses et du miel ; Le froid Caton s'y montre, et Glyeère est sans grâce. UN ÉPITHALAME. A minuit je m'éveille et, la tête obsédée Par les traits de l'enfant que j'épouse demain, Je crayonne à tâtons quelque adorable idée, Sur le premier papier que rencontre ma main.