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                 REVUE LITTÉRAIRE.

 SONNETS HUM0URIST1QUES DE M. JOSÉPHIN SOULARY.




   M. Joséphin Soulary s'est déjà fait connaître par plusieurs
morceaux de poésie qui témoignent d'un talent distingué. Le
volume qu'il vient de publier sous le nom de Sonnets humouris-
tiques marque une phase toute nouvelle de son talent, qui s'y
montre en pleine maturité et avec un caractère tout à fait ori-
ginal. L'auteur a désormais acquis ce qu'il y a de plus rare et de
plus enviable dans tous les arts : une forme, une physionomie,
un cachet personnels. On ne rencontre pas dans son'livre la
moindre trace de bannalité et d'imitation, et c'est là un premier
éloge que l'on trouve rarement à décerner, de notre temps, à
d'autres vers qu'à ceux d'un petit nombre de maîtres.
   Avant d'indiquer avec plus de détails les divers genres de
mérite qui constituent la supériorité de M. Soulary, je lui adres-
 serai de suite les quelques critiques que sa poésie me paraît sou-
lever. Le titre donné à ses sonnets explique, du 'reste, s'il ne
les justifie pas, quelques-uns des caractères de cette poésie. C'est
l'imagination, surtout, c'est la fantaisie dans ce qu'elle a de plus
libre et de plus personnel, qui lui fournit ses principaux élé-
ments. C'est ce qui est exprimé par ce mot d'humouristique, qui
n'est devenu français que depuis fort peu de temps, ainsi que
la faculté qu'il représente. Malgré la parfaite correction du lan-
gage de M. Soulary, cette prédominance de la fantaisie, si favo-
rable à la nouveauté des couleurs, à l'originalité des tableaux,
engendre parfois l'obscurité. La logique de l'esprit français, trop
sévère souvent pour l'imagination poétique , est quelquefois
étonnée et déroulée par les allures capricieuses d'une verve
indépendante. Le mérite de la nouveauté, de l'imprévu, si diffi-