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 178                  II APPORT DE M. DARESTE.

  nu moyen âge, il se jette dans l'histoire des maisons régnantes
 et semble perdre de vue les recherches géographiques auxquelles
 il devait particulièrement s'attacher.
    L'Académie ne pouvait d'ailleurs oublier qu'elle avait demandé
 un travail de première main et des recherches neuves. En choi-
 sissant un sujet dont quelques parties sont obscures, elle faisait
 appel à des concurrents qui pussent l'éclairer. Elle voulait qu'a-
 près ce concours la géographie de nos contrées fût mieux connue;
 elle avait l'ambition de susciter un ouvrage, sinon complet dans
toutes ses parties, du moins assez intéressant pour qu'elle pût
 le prendre sous son patronage et l'offrir comme modèle pour des
 travaux du même genre.
    Or, depuis deux ans que la question a été proposée, plusieurs
circonstances sont venues justifier cette ambition, assurément
 très-légitime. Partout l'attention se porte d'une manière particu-
lière sur la géographie historique. L'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres a décerné dernièrement une des premières
médailles de son concours des antiquités nationales à une étude
de faits nouveaux sur les camps romains de la Bourgogne et les
stations militaires du moyen âge qu'on y rencontre. Les érudits
(ie la Bourgogne et ceux de la Franche-Comté se sont disputé dans
ces derniers temps, un peu bruyamment peut-être, la possession
de l'ancienne Alesia, et cette discussion a provoqué plusieurs tra-
vaux d'un grand intérêt. Enfin M. le ministre de l'instruction pu-
blique, obéissant à une haute pensée, vient d'annoncer le projet
d'un vaste travail d'ensemble sur la topographie des Gaules ro-
maines, et de demander aux différentes Sociétés savantes de la
France de lui prêter leur concours, chacune pour les recherches
de sa circonscription.
   L'Académie de Lyon doit se féliciter d'être entrée dans une
voie où elle pourrait réclamer une sorte de priorité. Elle traçait,
il y a deux ans, pour la géographie du moyen âge, la moins étu-
diée autour de nous, un plan tout à fait conforme à celui que trace
M. le ministre pour la géographie romaine. Elle allait même plus
Soin. Elle exprimait, dans les ternies les plus formels, le vœu
d'avoir « un tableau complet de la géographie de la France aux