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38            KO'I'ICK SUR M. DE LEZàY-MAUINÉSIA.

violence, jusque là sans exemple, sur cet heureux climat. Cent
quatorze communes furent plus ou moins ravagées ; leur perte
s'éleva au chiffre prodigieux de onze millions ! Le zèle de
M. de Lezay fut encore à la hauteur de la circonstance. Il
organisa des collectes, sollicita des secours ; par leur moyen
et avec l'assistance du respectable évêquedeBlois, il fournit
aux premiers besoins des victimes les plus nécessiteuses.
Enfin, un million versé par la charité publique, par le dépar-
tement, par l'État, fut réuni, puis distribué, sous sa direction,
en travaux, en subventions, en indemnités.
   Six semaines, environ, après ce déplorable événement,
le duc et la duchesse d'Orléans, qui venaient d'entreprendre
un voyage dans les départements de la France, firent leur
entrée a Blois. Pour les recevoir dignement, le Préfet avait
pris, en ce qui le regardait, les dispositions les plus conve-
nables. Mais la ville était obérée, et le fléau qui venait de
dévaster la contrée avait épuisé toutes les ressources dispo-
nibles; en outre, les partis hostiles au gouvernement, qui
commençaient à s'emparer de la majorité dans toutes les
assemblées électives, dominaient le conseil municipal de
Blois, et tandis qu'une ville voisine, Tours, votait trente mille
francs pour donner une fête au couple royal, Blois n'accor-
dait, a l'occasion de son passage, que six cents francs, et
encore avec la condition expresse de les dépenser en cha-
rités publiques. Toutefois, un bal brillant avait été préparé
par les soins du préfet ; mais le prince, mécontent sans
doute du peu d'enthousiasme montré par la ville de Blois,
refusa d'y assister, alléguant la fatigue du voyage et le grand
besoin de repos qu'éprouvait la duchesse. Il accorda seule-
ment une réception officielle, puis il quitta Blois, l'âme pro-
fondément blessée, et gardant rancune au préfet, non moins
qu'au chef-lieu du département. L'honorable administrateur,
qui croyait avoir fait son devoir, ne se doutait pas de ce