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                    ET DU PRINCIPE VITAL.                   29

de même essence, d'âmes spirituelles, n'est-ce pas encore
compromettre d'une autre façon la dignité de l'âme humaine ?
Nous ne pouvons penser que notre dignité soit au prix de
n'avoir rien de commun avec le reste de la nature. Il n'y a
pas d'intermédiaire entre l'esprit et la matière, donc il faut
bien que toutes les âmes, sans exception, depuis la première
jusqu'à la dernière, aient la même essence et soient, pour
ainsi dire, de même étoffe. Mais si toutes les âmes sont
identiques par leur essence, il ne suit pas qu'elles soient
au même rang et qu'elles aient les mêmes perfections.
Qu'importe, pour notre dignité, que tout le reste soit com-
mun entre l'homme et l'animal, si l'homme garde le privi-
lège de la liberté et de la raison? L'âme humaine, a quelque
moment qu'on la considère, même dans l'enfant, même dans
l'embryon, conserve toute sa supériorité et son excellence,
parce que toujours, sinon en acte, du moins en puissance,
elle possède ces incomparables perfections. Ainsi, pour n'être
pas seul à avoir une âme, et pour allier aux fonctions supé-
rieures de la pensée, les fonctions inférieures de la vie,
nous ne souffrons aucun préjudice dans notre dignité d'être
raisonnable.
   Cependant, dans l'intérêt de cette grande cause du spiri-
tualisme, qui nous est commune et qui nous est également
chère, voici l'école de Montpellier qui nous adjure de prendre
fait et cause pour le principe vital, l'enfant ehéri de ses en-
trailles. Mais vainement elle entreprend de nous persuader
que cette entité imaginaire est comme un premier retran-
chement du spiritualisme, une sorte d'ouvrage avancé
indispensable pour couvrir l'âme contre les coups des maté-
rialistes. Quant à nous, cet ouvrage avancé nous semble
pécher contre toutes les règles et plus propre a donner
une position avantageuse a l'ennemi qu'a protéger ce qu'il
doit défendre. L'âme séparée du principe vital, l'âme iden-