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24              DE L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE

action volontaire et réfléchie que l'âme, en certaines cir-
constances, semble exercer sur quelques fonctions vitales.
   En parcourant la plupart des ouvrages de médecine on
trouve des exemples d'individus qui, dans certains états de
maladie ou de surexcitation de la volonté, ont pu accélérer,
ralentir ou même suspendre a leur gré la circulation du
sang, les battements du cœur, c'est-h-dire les fonctions
qui, dans l'état ordinaire, semblent le plus étrangères à l'âme
et à la conscience ? On dira sans doute que ces faits sont
rares, qu'ils sont douteux ou du moins susceptibles d'une
autre interprétation. Mais qu'on songe qu'il n'est pas besoin
dé tous, et qu'il suffirait d'un seul bien constaté pour prouver
qu'on a tort de dépouiller l'âme des fonctions de la vie.
   D'ailleurs, il faut encore distinguer ici entre les diverses
fonctions vitales. Ce qui est douteux a l'égard de quelques
unes, l'est beaucoup moins ou même est manifeste à l'égard
de quelques autres, de la respiration, par exemple. Chacun
a conscience d'un empire momentané de la volonté sur la
respiration, chacun peut en faire l'expérience. Faudra-t-il
donc, pour les besoins du système, retrancher la respira-
tion du nombre des fonctions vitales, ou du moins en faire
une classe à part? N'en est-ce donc pas assez pour troubler
et bouleverser de fond en comble toutes les délimitations
imaginées entre l'âme et le principe vital? Je n'ai pas à
décrire les conditions organiques de cette action de l'âme
sur le corps ; au point de vue psychologique, dans lequel
nous devons nous renfermer, et pour résoudre la question
qui nous occupe, il importe peu de savoir si l'âme agit d'une
manière directe sur tous les organes de la vie, ou seulement
par l'intermédiaire d'autres organes, qui seuls lui sont di-
rectement soumis, il suffit de constater, comme nous
venons de le faire, son action et son empire sur la vie
organique.