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                          DE LA SAONE.                         459
   Cette même question, décida que, pour qu'il y eut lieu à dé-
   chéance d'un brevet, il fallait, aux termes du n° 3 de l'article
   16 de la loi du 5 janvier 1791, que la découvertefut consiguéeet
  décrite dans des ouvrages imprimés et publiés en français.
     Mais, par arrêt du 9 janvier 1828, la Cour de cassation jugea
  que la loi de 1791, étant générale dans ses termes et n'admettant
  point de distinction, n'indiquait pas moins les ouvrages publiés
  en pays étrangers et en langue étrangère, que les livres imprimés
  et publiés en France et en langue française.
     La société anonyme, formée par le sieur Raymond, tomba et
  s'évanouit au milieu de toutes ces discussions judiciaires.
     Quoiqu'il en soit, la navigation par la vapeur était désormais
 passée à l'état de fait accompli. Jl ne s'agissait plus que de la
 perfectionner, et nous verrons bientôt comment, en devenant
 libre, c'est-à-dire affranchie de tout monopole à raison des
 procédés connus jusqu'alors, cette navigation acquit de rapides
 développements, malgré l'incrédulité et toutes les moqueries,
 principalement des hommes de rivière, dont plusieurs, aujour-
 d'hui même encore, conservent une sorte de rancune contre les
 merveilles de la vapeur.
     Les grands corps officiels et les corps savants eux-mêmes ne
 sont pas toujours, très-heureux dans leurs encouragements en
faveur des découvertes qui sont le plus faites pour honorer la
science et l'humanité.
    En 1736, l'amirauté avait repoussé l'invention du bateau
à vapeur conçu par Jonathan Hull. En 1783 , l'Académie
des sciences de Paris, consultée par le ministre de Calonne,
pour avoir son avis sur le pyroscaphe de Jouffroy, refusa de se
prononcer.
    Le 1er novembre 1840, cette même Académie, dans un rapport
de la section de mécanique que nous rappelons et ne jugeons pas,
rédigé par M. Cauchy, a constaté : « 1° Que l'invention des ba-
teaux à vapeur appartient à feu marquis de Jouffroy ; 2° Que les
pyroscaphes qui existent ne sont que des copies plus ou moins
serviles du bateau qui a navigué sur la Saône en 1783 ; 3° Que le
plus important, ou , pour mieux dire, le seul perfectionnement