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460                           DE LA SAONE.
 radical apporté à cette invention, appartient à M. Achille de
 Jouffroy, fils, qui a trouvé le moyen de substituer aux roues à
aubes, un appareil palmipède applicable à toutes sortes de navi-
res , qui leur procure une vitesse égale avec une dépense moin-
dre de moitié, sans priver les navires de leurs agrès, voiles,
 artilleries, ni rien changer aux formes de leur carène (Biogra-
phie universelle de Michaud. Supplément, tome 68, pag. 289). »
. On ne laisse pas que d'être surpris en songeant à tout ce
qu'il a fallu de temps, pour voir réaliser en fait, l'idée de
Papin, lorsqu'il disait, en 1695, combien la force de la ma-
chine à vapeur atmosphérique serait préférable à celle des galé-
riens pour aller vite en mer. Ce ne fut que 88 ans après, c'est-
à dire en 1783, que le marquis de Jouffroy fit le premier essai de
 son bateau à vapeur, sur la Saône.
   Il y aune chose remarquable dans l'histoire de la vapeur, c'est
que, bien longtemps avant que sa puissance fut découverte par
la science moderne , un italien, Manzolli, dans un poème latin
intitulé: Zodiacus vitœ, qu'il fit paraître en 1537, avait déjà
parlé de la force irrésistible résultant de l'eau transformée en
 vapeur.
    « Les anciens, dit M. Philarète Chasle (1), connaissaient la
force de la vapeur ; ils ne l'appliquaient pas. Au XVIe siècle,
 cette force parut si frappante à un homme d'esprit, à l'italien
Manzolli, qu'il bâtit le système du monde avec la vapeur. Il a dit
 positivement, dans son poème intitulé ; Le Zodiaque de la vie
 humaine, que les astres, les comètes et tous les mondes mar-
 chent à la vapeur :

         «   Vidi ego, dum Roma, decimo régnante Leone,
         «   Essem, opus a figulo factum, juvenisque figurant,
         «   Efflanlem anguslo validum oris hiatu.
         H   Quippecavo infusam retinebat pectore lympham,
         «   Quœ subjeclo igni resoluta exibat ab ore
         «   Ii) faciem venli, validi longeque ferebat,


  (1) Revue des Deux Mondes, année 1843, t. 1 e r , page 511.