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318 10UIS-PIHLJPPE D'ORLÉANS. M. Bulwer, ambassadeur anglais à Madrid, partisan passionné du prince de Cobourg. M. Bulwer, cédant à des instigations dont la source est demeurée secrète (1), obtint de Marie- Christine, à force d'intrigues, une lettre par laquelle celte princesse demandait au duc de Cobourg la main de son cousin pour la reine Isabelle , et lord Palmerslon ayant succédé à lord Aberdeen au foreign-offîce, cette candidature fut ou- vertement posée par le cabinet anglais. Toutes les instances contraires de la diplomatie française ne purent faire fléchir sa détermination. En môme temps, lord Palmerston fît as- surer, dit-on, du concours de son gouvernement, le parti progressiste espagnol (2), parti de tout temps antipathique à l'influence française. Cette conduite, directement contraire à la politique de Marie-Christine, modifia complètement ses premières résolutions, et la prétendance du prince de Co- bourg fut écartée sans retour par elle et par la jeune reine. Louis-Philippe, de son côté, se regarda comme dégagé delà double condition que lord Aberdeen avaitattachée au mariage de l'infante avec ie duc de Monlpensier. Il estima que la France n'était nullement condamnée par le traité d'Utrecht à frustrer un prince français d'un établissement avantageux à sa dynastie, et fit agir auprès de Marie-Chrisline dans le sens d'une conclusion prochaine. Le candidat personnellement préféré par Isabelle (3), le comte de Trapani, fut sacrifié aux répulsions de l'Angleterre, et le duc de Cadix, auquel on (i) Dans une lellre écrite à M. Guizot, le 14 septembre 1846, lord Aberdeen nie en termes formels avoir encouragé M. Bulwer à cette dé- marche dont il avait pris soin d'avertir an contraire le gouvernement français. (2) Lettre du roi des Fiançais au roi des Belges, 25 juillet 184G. (5) Quiero Trapani, je veux Trupani, répétait-elle sans cesse à ses mi- nistres (Lettre de Louis-Philippe à la reine des Belges, 14 septembre 1846).