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2.V4              LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

    Telle était la situation des esprits, lorsque , par la conven-
 tion du 13 juillet 1841 , la France fut admise à rentrer dans
le concert européen. Cet événement n'émut que faiblement
 l'opinion publique. Le sort de Méhémel-Ali avait été réglé
dans deux halti-schérifs qui le dépouillaient delà plupart des
prérogatives par lui conquises depuis dix ans, et le rédui-
saient , selon l'énergique expression de Fonfrède, à « l'héré-
dité du néant. » En adhérant à la convention de 1841 , la
France consacrait en quelque sorte celle honteuse spoliation ,
sans autre compensation que l'abandon du traité d'Unkiar-
Skelessy, qui n'avait jamais pris place dans le droit public-
européen. Le principe immémorial de la clôture des détroils
du Bosphore et des Dardanelles y était reconnu dans des
termes plus propres à l'affaiblir qu'à le fortifier. La conduite
du gouvernement français en celte circonstance ne parut que
l'expression manifeste de son désir de sortir à tout prix de la
politique d'isolement que la défiance ombrageuse des puis-
sances du Nord lui avait faite. Le cabinet espéra un moment
que les Cours d'Autriche et de Prusse, qui avaient insisté
sur la rentrée de la France dans le conseil européen , s'uni-
raient avec elle par une alliance plus intime ; mais celle illu-
sion ne tarda pas à s'évanouir, et le mauvais vouloir de la
Russie reprit tout son ascendant sur les dispositions de l'Eu-
rope occidentale. La monarchie de 1830 paraissait condamnée
à flotter entre une solitude absolue et des alliances intéres-
sées. Le nouveau roi de Prusse, qui se rendit vers cette époque
en Angleterre pour y tenir sur les fonts baptismaux le jeune
prince Albert-Edouard , fils de la reine , mit une sorte d'af-
fectation à éviter le territoire français, et les ducs d'Orléans
et de Nemours ne furent point conviés aux fûtes de la Cour
britannique. Pour prix de son équivoque médiation , le ca-
binet anglais aggrava les stipulations des Irailés sur le droit
de visite , et exigea une forte réduction dans nos armées de