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180                   MONOGRAPHIE HISTORIQUE

verneur du comté , avait été précédée de quelques actes hos-
tiles. Déjà , il avait pris indûment sous sa protection les
bourgeoisies de Montréal et de Saint-Martin-du-Frêne , et,
chaque jour , son juge de Montmorot empiétait sur la justice
des terres de Thoire.
   A celte injuste prétention de Philippe-le-Hardi , Hum-
bert VII répondit que , jusqu'à un certain point il concevait
que Montréal , Arbent et Marlignat fussent en discussion
concernant un droit de suzeraineté , mais que pour les fiefs
dont ses ancêtres lui avaient transmis la possession souveraine
dans le Bugey, il était injuste de la lui contester ; que le
traité entre Etienne de Thoire et Jean de Châlon , comte de
Bourgogne , attestait formellement l'inviolabilité de ses
droits ; qu'au surplus, par déférence pour le duc , il consen-
tait à remettre ces questions à l'examen de son conseil ducal,
séant à Dijon , sous la présidence du chancelier de Bour-
gogne. Ce conseil ordonne en conséquence une information
sur les réclamations élevées de part et d'autre. Mais le duc,
par le motif que cette affaire concernait le comté de Bour-
gogne , en saisit son parlement de Dôle , qui , le 5 mai
1401 , condamne le sire de Thoire à relâcher la plupart des
fiefs revendiqués , et à payer une amende de vingt-cinq mille
livres estévenantes (1).
    Les magistrats et les officiers, envoyés dans le Bugey pour
l'exécution de cet arrêt, ayant été mal reçus des populations
et des châtelains, le duc ordonne au maréchal de Vergy,
gouverneur du comté , de s'emparer des Etats du sire de
Thoire. Ce maréchal fait invasion dans le Bugey avec une
armée , munie d'artillerie. Il assiège et prend aussitôt les


   (1) Les livres estévenanles et les viennoises étaient de même valeur ,
comme il résulte d'uu titre analysé par M. de Laleyssonière , Recherches hist.
tome 3 , additions au tome 2 , page XXIV.