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                                 DU BUGEY.                                 171

   L'hommage lige du feudataire à son suzerain est la
grande affaire de cette époque. Cet acte d'assujétissement a
toujours été uniforme dans le Bugey. Le vassal y faisait
hommage à genoux , les mains dans celles de son suzerain
qui le baisait à la bouche et lui donnait ses mains à baiser ,
et qui , parfois , lui remettait une épée nue, en signe du
service auquel il s'assujélissait. Cette cérémonie avait toujours
pour témoins des seigneurs et des personnages considérables.
Dans le Dauphiné , où les seigneurs jouissaient de privilèges
plus étendus que ceux des provinces voisines, le vassal ren-
dait hommage debout et recevait debout l'accolade et f épée.
Les vassaux des Dauphins, dans le Bas-Bugey, participaient
 à ce privilège.
   Les seigneurs pouvaient s'assujétir à plusieurs suzerains à
la fois avec réserve des fidélités promises. Cette licence dé-
généra en abus , car celui qui se constituait homme lige re-
cevait toujours le prix de sa vassalité et engageait ainsi à
plusieurs son indépendance , par spéculation. Etienne de
Coligny , qui vivait en 1280 , en est un exemple remar-
quable. Il était homme lige de huit suzerains à la fois , du
sire de Coligny , chef de sa famille , du comte de Savoie , du
sire de Baugé , du comte d'Auxerre, du comte de Bour-
gogne , du sire de Sainte-Croix , de l'abbé de Saint-Oyen-
de Joux et de fiobert, duc de Bourgogne (1).
   Evrard , seigneur de Mornay, vassal du sire de Thoire ,
était homme lige en môme temps du comte de Savoie et du
duc de Bourgogne. Le titre de cet assujétissement est repro-
duit en note comme un spécimen assez curieux de cette es-
pèce d'actes (2).
  (1) Duboucbet , page 94.
  (2] « Je Eurars , cheualier , sire de Mornay , fais sawoir à louz que je suis
homs lige de noble prince Robert , duc de Burgoine et ha repris de lui li-
gcmanl vingt bures de ma terre que ja à Sainl-Morguien ; et de ces vint