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68 ACADÉMIE DE LYON. plutôt. Il est trop abstrait , trop encombré d'expressions qu'on ne peut comprendre à moins d'une grande culture in- tellectuelle. En quelques pages , nous trouvons une vis mi- cromètrique (p. 25), un punctum saliens (p. 37); à tout moment reviennent l'absolu , le relatif, l'ontologie , et bien d'autres. Des femmes pourtant, et des femmes très-simples , très-ignorantes , lisent ces pages avec avidité ; elles y trou- vent la lumière , la consolation , la résignation •, elles disent (le mot est textuel ) que ce livre leur tiendrait lieu de tous les autres et suffirait à leur vie morale. Nous ne pouvions finir par une justification plus complète , ni par un plus bel éloge. M. le docteur Bonnet a lu d'une voix trop basse et trop rapide un discours sur les services que la médecine a rendus aux autres sciences. Ce discours , très-nettement et très-fer- mement écrit, plein de faits curieux et de particularités in- téressantes , la Revue l'offre aujourd'hui à ses lecteurs et nous dispense par-là de l'apprécier d'une manière plus dé- taillée. On a écoulé avec attention le récit, lu par M. Grandperret, de la lutte entre Albin et Septime Sévère au IIe siècle de notre ère, et de la destruction presque totale de notre cité par ce dernier, en 197 ; catastrophe au milieu de laquelle disparut le grand évoque Irénée, un des premiers apôtres de Lyon. On y a vu que si notre époque est agitée, nos aïeux en ont traversé de plus mauvaises encore, et qu'il y aurait ingratitude à trop nous plaindre de la Providence. M. de Laprade a pris ensuite la parole, pour nous ap- prendre qu'Homère est un poète de décadence ; et cet étonnant paradoxe, qui sans doute a fait frémir d'indignation dans leur tombeau tout ce qu'il y a eu depuis trois mille ans de poètes et de lettrés, est parvenu à nous convaincre que c'est une belle et bonne vérité. 0 Boileau ! où es-tu? — II n'est vraiment aucun fait qui prouve mieux combien de