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58 DISCOUBS DE M. A. BONNET. s'est jamais interrompue, son dévouement à la science et son talent à la cultiver. Le nom de Galvani, professeur de médecine à Bologne, rappelle à tous les esprits la découverte la plus féconde que la fin du dernier siècle ait faite dans les sciences physiques, celle de l'électricité galvanique. Il en saisit le premier germe en présence d'un fait qui, aux yeux d'un esprit vulgaire, n'aurait été que l'objet d'une curiosité passagère. Admirable destinée du génie ! ce sont les observations les plus simples qui le con- duisent à ses plus belles découvertes ! Newton pressent les lois de la pesanteur en voyant tomber une pomme; Galilée découvre la mesure du temps, en observant les oscillations d'une lanterne attachée à la voûte d'une église ; et c'est à la vue de grenouilles suspendues à un balcon et éprouvant a ce contact un mouvement convulsif, que Galvani découvre le phénomène qui a été le point de départ de toutes les recher- ches sur le genre d'électricité qui porte encore son nom. Sans doute le point de vue duquel il envisagea ces phéno- mènes et les applications qu'il en fit, étaient loin de faire prévoir les théories et les applications que produisirent plus tard les travaux de Voila, de Davy et d'Ampère. Mais il n'est donné à aucun homme de poursuivre une idée dans toutes ses conséquences, il eut le mérite d'inaugurer l'une de celles qui ont le plus agrandi le domaine de la science pure et des arts d'application. L'ordre de faits que nous venons de signaler dans l'histoire de la chimie et de la physique, sous le rapport des progrès que ces deux sciences ont dus à la médecine, se retrouve dans celle de la botanique des XVIe et XVIIe siècles. A cette épo- que de tâtonnements et d'essais qui, pour avoir été dépassés, n'en ont pas moins de grandeur, ce furent encore les médecins qui firent de la connaissance des plantes, non plus ce qu'elle était, l'art de l'herboriste et du jardinier, mais une science