Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 DISCOURS DE M. A. BONNET.                     53

néral, à celle des êtres vivants, les méthodes usitées dans
les sciences physiques et chimiques, c'est confondre ce qui
doit être séparé, et c'est se heurter à ces erreurs que l'on
trouve à l'extrémité de toute route où l'on n'a marché que
sous la direction de fausses analogies. Sans doute, il doit
exister entre toutes les sciences ces échanges d'idées et de
faits qui honorent ceux qui les transmettent, éclairent et
excitent ceux qui les reçoivent, mais chacune d'elles doit
conserver sa tendance spéciale, et repousser la domination
absolue de celles qui en diffèrent essentiellement par leur
objet et par leur but.
    Ces envahissements illégitimes ont nui singulièrement aux
progrès de nos connaissances ; moins signalés que l'abus des
hypothèses et la soumission mise à la place du libre examen,
ils n'ont pas été moins dangereux. L'histoire de la médecine
fournit à chaque page d'utiles avertissements sur cette source
 d'erreurs.
    Ce n'est pas seulement en influant sur la méthode qu'une
 science peut en servir une autre, elle exerce sur celle - ci
 une action plus directe et plus évidemment utile, en lui ap-
 portant des découvertes nécessaires à son développement. Cet
 ordre de services, la physique et la chimie ont pu le rendre
 à toutes les sciences naturelles, car s'occupant de forces qui,
 telles que l'électricité, la pesanteur, l'attraction, agissent sur
 tous les êtres vivants ou inanimés, elles ne peuvent modifier
 leur doctrine, sans qu'une grande partie des notions acquises
 n'en soit modifiée à son tour. Mais, si la médecine dans ses
 progrès ne peut exercer une influence aussi générale, elle
 n'en fait pas avancer moins sûrement toutes les sciences qui
 s'occupent de la vie. Que l'on cherche dans l'anatomie
  et la physiologie végétales ou animales, un fait impor-
 tant dont la première observation n'ait appartenu à la mé-
 decine : circulation des liquides nourriciers, phénomènes