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                         DU TEMPLE D'AUGUSTE.                                 19

 nifeste que les décombres causés par l'incendie dont nous
avons parlé ainsi que les différents saccages de l'abbaye
d'Àinay, ont, depuis Auguste jusqu'au XIe siècle, élevé le
 terrain dans ce quartier de sept pieds environ, et, de celte
époque jusqu'à nos jours, de trois pieds seulement, ce qu'on
peut voir par les marches d'escalier qu'il faut descendre pour
entrer dans l'église. Cet exhaussement est disposé de telle
manière que les mosaïques des premiers siècles assises sur le
gravier du Rhône, étaient à six pieds sous terre dans le jardin
Macors ; celles de M. Koch, plus rapprochées d'Àinay, se
trouvent à sept ou huit pieds, et la dernière à côté l'église,
était à la profondeur de dix (1).
    Tous ces détails, dont l'exactitude est garantie par les
sources où ils ont été puisés, ainsi que la quantité de ruines
intéressantes que l'on trouve tous les jours sous le sol d'Ainay,
nous paraissent prouver d'une manière suffisante que, dans
l'antiquité, ce quartier était couvert d'édifices somptueux,
et par conséquent, combattent d'une manière victorieuse
l'opinion de M. Aug. Bernard lorsqu'il le dépeint comme
trop marécageux.
    L'auteur du Mémoire dit que le nom spécial d'Ainay (Âlha-
nacum) démontre suffisamment que ce n'est pas là qu'était le
temple d'Auguste et combat l'opinion de ceux qui ont voulu

   (1) Artaud, Lyon souterrain, page 163, 164.
   On s'étonnerait sans doute que les Romains, en bâtissant leurs habitations
à quatre pieds seulement au-dessus de la crue ordinaire de la Saône, se
fussent exposés à des inondations continuelles, si on ne réfléchissait pas que,
de leur temps, les débordements des rivières n'étaient ni aussi subits, ni
aussi considérables. A cette époque, les montagnes étant presque toutes
boisées, retenaient les neiges et les eaux de pluie, qui ne pouvaient que
s'écouler lentement. Tandis que, de nos jours, le défrichement des collines,
en les rendant à l'agriculture, laisse avec toute facilité rouler par torrent les
eaux qui se précipitent dans les vallées, où elles forment des masses im-
menses qui viennent tout-à-coup enfler nos rivières.