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DE L'HOMME ET DE L'HUMANITÉ. 2^9 caractère de liberté. Les progrès de la raison , en éclairant l'enfant, puis le jeune homme sur la nature de ses devoirs, autant qu'en développant en lui la faculté d'aimer, assurent à jamais la durée de sa reconnaissance et de sa tendresse filia- le. Ainsi, dans les religions, le caractère nécessaire se traduit par l'autorité absolue chez la Divinité, et par la soumission chez l'Humanité naissante. Puis elles s'adoucissent, laissent un certain essor à la liberté humaine , la dirigent et ne la compriment plus d'une manière aussi absolue. D'un côté, l'in- dulgence et le pardon succèdent à la rigueur et au châtiment; de l'autre, la crainte fait place à l'amour. Telle est l'image des relations primitivement forcées, puis libres et affectueuses qui s'établissent entre l'enfant et sa mère, entre l'Humanité et son Créateur. Cependant l'Humanité n'ayant pas assez réagi sur la parole évangélique, ne l'ayant pas encore assez assimilée à sa propre substance, un grand nombre de ses organes n'en ont ressenti aucun effet. Les peuples de l'Asie et de l'Afrique sont pour la plupart plongés dans les ténèbres d'une croyance arriérée ou erronée, et tant que la religion chrétienne ne sera pas devenue catholique, c'est-à -dire universelle, quoiqu'elle porte déjà ce nom, l'Humanité régénérée seulement en partie, ne pourra élever vers la Divinité que des prières incohérentes, que des actions de grâces imparfaites et discordantes. Ainsi l'enfant, quand il souffre dans quelques-uns de ses organes, ne sourit qu'à moitié en regardant sa mère, et à ses accents de reconnaissance se mêlent les cris de la douleur. Il faut guérir l'enfant, en répandant dans tous ses organes la vie pure et parfaite dont quelques-uns ont déjà éprouvé la salutaire influence -, il faut ramener toutes ses fonctions à l'harmonie de l'unité vitale. L'Humanité souffre aussi dans ses membres et dans son cœur ; la maladie règne sur de vastes régions; il faut l'en chasser en y portant la parole du Christ fécondée et soutenue aujourd'hui par la science ; il faut, en un mot, réa-