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136 DE LA TRAVERSÉE DE LA VILLE DE LYOX encore plus intéressées. En définitive, c'est aussi pour ces dernières une question de pain plus ou moins cher ; et sir Robert Peel, pour des différences plus grandes il est vrai, vient de reconnaître toute l'importance d'une semblable question. Ne dirait-on pas que ces tarifs et ces classements de den- rées et de marchandises ont été faits par une assemblée d'ac- tionnaires de chemins de fer, plutôt que par une assemblée de députés, dont la grande majorité est censée représenter les intérêts d'arrondissements ruraux et manufacturiers? Ce ne serait pas nous qui tiendrions ce langage, nous croirions plutôt qu'ils les ont votés sans leur accorder toute l'attention qu'ils méritaient. Pourquoi vous effrayer, nous dira-t-on, de ces prix élevés accordés aux Compagnies par le cahier des charges ? La con- currence de vos voies fluviales les fera nécessairement baisser. Sans doute les Compagnies réduiront ces prix, là où une con- currence permanente les y obligera, mais elles les maintien- dront au maximum, là où cette concurrence n'existera pas : dès lors il en résultera une inégalité révoltante entre diffé- rents points de la môme ligne. Deux principes d'économie politique sont aujourd'hui en présence. Suivant l'un, il faut faire payer cher pour avoir sû- rement de gros revenus, môme avec un petit nombre de con- sommateurs ; suivant l'autre, il faut établir des prix modérés, des prix accessibles à tous, pour avoir un grand nombre de consommateurs, et, par suite, des bénéfices considérables. De l'adoption de l'un ou de l'autre de ces principes découlait naturellement le mode d'établissement de nos chemins de fer. Nos législateurs, en imitation de l'Angleterre, ont adopté le premier ; de là les concessions aux Compagnies et les tarifs élevés. Les chemins de fer n'ont plus été destinés à l'en- seuible de la population, mais seulement à une classe privi-