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l'Ali LES CHEMINS I)K FER. 137 légiée à même d'en payer l'usage. Le cahier des charges du chemin d'Orléans est là pour prouver que c'était ainsi qu'on l'entendait, car l'administration de ce chemin est autorisée à n'avoir qu'un cinquième de ses places à la disposition des voyageurs de troisième classe. On a oublié que , en France, la fortune mobilière ou im- mobilière des neuf dixièmes des familles varie de deux à dix mille francs. Pour toutes ces familles un surcroît dans la dé- pense quel que faible qu'il soit devient important ; par con- séquent, dès qu'on leur impose des frais de transport supé- rieurs à ceux qu'elles paient actuellement, on leur interdit de fait l'usage des voies ferrées. ï! n'en eût point été ainsi si l'on eût adopté un principe d'économie politique plus large. Si, a l'exemple de la Belgique et de l'Autriche, on se fût pénétré de cette pensée que les chemins de fer sont des moyens de communication plus rapides cl par cela mémo plus utiles; qu'on doit les faire pour lous et les mettre à la disposition de tous , et qu'alors , par le grand nombre de voyageurs et par la grande quantité de marchandises qu'ils transportent, ils donnent des bénéfices certains, malgré la modicité des prix. Nos chemins de fer, avec leurs tarifs élevés, sont appelés à remplacer purement et simplement nos grandes message- ries. Leurs prix sont à peu près les mêmes (1), et, par consé- quent, leur degré d'utilité, leur influence sur la prospérité des lieux qu'ils vont traverser, ou qu'ils sont appelés à desservir, doivent être semblables. Comme les messageries, ils ne seront fréquentés que par la classe aisée : comme elles, ils feront surtout, le service des voyageurs entre nos grandes (ï) Chemin de fer. — Prix des places : de Caris a Lyon, d'après les tarifs accordés aux Compagnies: distance Si S kilomètres. Premières places S'il', «à ; deuxièmes places, 40 f. \\ ; troisièmes places, ?.Q f. 7.S'.