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68 AMBRONAY. une paix longue et durable, mais elle fut troublée, deux ans après, par la scélératesse de deux moines d'Ambronay, qui élaient sujets du Dauphin, et qui livrèrent la ville à ses troupes, après avoir fait mourir leur abbé. Paradin a conservé (ous les détails de cetle trahison, et ce qu'il en dit dans la Chronique de Savoye, nous apprend que deux Galfretiers, qui n'avaient de moines que l'habit, fatigués de ce que leur abbé, qui élail un saint personnage, (c'était Amblard de Briord), voulait réprimer la conduite li- cencieuse qu'ils menaient, formèrent le projet de livrer la ville d'Ambronay au Dauphin. A cet effet, ils obtinrent congé de leur abbé , pour aller visiter leurs parents , et, s'étant rendus auprès du Dauphin, ils lui peignirent l'abbé comme étant son plus cruel ennemi, et lui proposèrent de le li- vrer entre ses mains, et de le rendre maître de la ville et de l'abbaye. Le Dauphin leur répondit : que quant à l'abbé, il ne se souciait pas fort qu'il devint, pourvu qu'il eut la ville, et, ayant écouté celle proposition, il leur donna des personnes de confiance pour aider à l'exécution du projet. Les deux moines revinrent au monastère, accompagnés de gens armés qu'ils introduisirent de nuit dans l'abbaye, par une porte secrète. A l'heure de matines, ils saisirent leur abbé à la porte de l'église, le pendirent et T'étranglèrent au treillis d'une des croisées de la salle du monastère. Après cet acte inoui de cruauté, ils déployèrent dans la ville la bannière du Dauphin, et l'arborèrent au dessus de la lour pré- volale. Amé, comle de Savoie, ayant eu connaissance de celte trahison, par le capitaine de St-André, fit marcher contre Ambronay une Iroupe considérable d'infanterie et de cava- lerie qui, dès son arrivée, entra de force dans la ville, et en chassa celle du Dauphin, après en avoir massacré une partie.