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AMIlKON'AY. 69 « Quant aux deux vĂ©nĂ©rables moines qui, avec grande igno- minie, avaient fait mourir leur pĂšre abbĂ©, ils furent, dit Paradin, menĂ©s piez et poings liez au supĂ©rieur de leur or- dre, pour en ordonner comme de raison. Le comte de Savoie fĂźt pourvoir le monastĂšre d'un autre abbĂ©, ce qui mĂ©contenta le Dauphin, qui l'accusa d'avoir rompu le premier la paix, en prenant de force la ville d'Am- bronay qui ne lui appartenait en rien, et ne dĂ©pendait pas du comtĂ© de Savoie. Ce qui prouve que celle ville ne r e - connaissait alors d'autres souverains que les abbĂ©s, et que le comte de Savoie qui, en cette circonstance, la reprit sur le Dauphin, ne le fit que comme alliĂ© de l'abbĂ©, Ă qui il la rendit, en suite des traitĂ©s d'alliance et de confĂ©dĂ©ration qui avaient Ă©tĂ© faits entre leurs prĂ©dĂ©cesseurs. Celte indĂ©pendance de la ville d'Ambronay, de toute autre souverainetĂ© que celle de ses abbĂ©s, subsista pendant tout le temps que la Bresse et le Bugey furent sous la domination des ducs de Savoie, el jusqu'Ă la conquĂȘte qui en fut faite, en 1535, par François I er . A cette Ă©poque, les habitants d'Ambronay, assemblĂ©s sur le parvis de l'Ă©glise abbatiale, pour prĂȘter au roi serment de fidĂ©litĂ©, entre les mains de Jean de la Baume, ne prĂȘtĂšrent ce serment que sous la condition d'ĂȘtre maintenus dans les privilĂšges et franchises que leur avaient accordĂ© les abbĂ©s, qu'ils avaient toujours, disaienl-ils, reconnu pour leur souverain, et h qui seuls ils avaient jusqu'alors prĂȘtĂ© foi et hommage. Le procĂšs-verbul dressĂ© par Jean de la Baume, commis- saire, dĂ©putĂ© par François I er , a conservĂ© ce fait. Il donne les noms des habitants d'Ambronay qui firent cette dĂ©clara- tion. Leurs descendants subsistent encore en grande partie dans la commune et dans les familles de cultivateurs. Ce procĂšs-verbal est imprimĂ© dans ^Histoire de Bresse, de Gui- rbonon.