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          DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE.               39

 mentales dont s'occupe la science des mœurs. Après avoir at-
taqué les idées que le plus illustre dogmaticien de notre
siècle, Schleiermacher, avait émises sur la véritable base de la
morale, il a écrit, sous le titre de : Principes fondamentaux
des sciences éthiques, un code de morale individuelle et so-
ciale, une théorie non seulement des devoirs, mais encore du
droit naturel, un ouvrage qui embrasse à la fois la sphère de
la légalité et celle de la moralité, un livre qui considère dans
leur union la vie privée et la vie publique, et qui ne sépare
pas les devoirs que nous avons à remplir envers l'humanité
de ceux qui résultent de notre position dans l'Etat.
   Tandis que la métaphysique de Hartenstein ne diffère guère
de celle du maître que par la disposition, l'éthique de cet au-
teur , tout en se rattachant intimement aux principes de
l'école, ne marche pas servilement sur les traces de Herbarl,
et se permet quelquefois, même dans les principes, des dé-
viations qui ne sont pas sans importance, mais que le disci-
ple s'efforce de justifier. Le soin avec lequel Hartenstein a
développé les idées mères du nouveau système de morale,
l'esprit d'indépendance qu'il a montré vis-à-vis du maître
lui-même, la vigueur avec laquelle il a mis en relief l'impor-
tante distinction du bien et du mal, nous font applaudir à
l'apparition du livre dont nous parlons. Il nous semble néan-
moins qu'il aurait mieux valu séparer d'une manière plus
tranchée les éléments qui sont du domaine de la pure éthi-
que, de toutes les idées qui sont du ressort de la philosophie
politique et sociale. Nous nous étonnons aussi de voir la mo-
rale religieuse passée sous silence, sans que cette omission
soit motivée.
   Mais ce qui nous choque encore davantage chez Hartens-
tein, c'est que les lois pratiques qui doivent régler notre
activité sonl déclarées indépendantes de la psychologie; que
la question de la liberté est positivement exclue du domaine