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26 DE LÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE Après les considérations générales auxquelles nous venons de toucher, et qui ont pour objet la nécessité et la méthode de la métaphysique, Hartenstein passe à la métaphysique elle- même. Cette science repose, chez cet auteur, sur la grande hypothèse de la multiplicité et de la simplicité des mona- des (l), hypothèse qui, par la part de vérité et d'erreur qu'elle contient, a assuré au herbarlianisme un avantage réel sur la doctrine hégélienne, tout en lui suscitant en pure perle des embarras inextricables. En effet, tandis qu'il n'y a rien de plus vrai que l'existence d'une multiplicité de substances, et que, sous ce rapport, on ne saurait assez louer les her- bartiens de s'être opposés au panthéisme moderne, la sim- plicité des substances primitives est exagérée à tel point par Hartenstein, que les questions les plus simples deviennent pour lui des abîmes de difficultés. Qu'est-ce que l'être? Qu'est-ce que la matière? Qu'est-ce que le moi? Tels sont les trois grands problèmes dont s'oc- cupe la métaphysique de cet auteur. L'heureuse hypothèse de la multiplicité des monades, com- binée avec la fausse supposition de leur excessive simplicité, conduit d'abord Hartenstein à ne voir que contradiction dans la notion d'une chose et de ses attributs, dans l'idée de la réalité et de ses transformations continuelles. En effet, si la monade est d'une simplicité absolue, il est difficile de com- prendre qu'un attribut quelconque lui soit inhérent. La no- tion de changement est également inconciliable avec la sim- plicité des substances primitives. En conséquence, Hartenstein considère chaque attribut comme le résultat des rapports dans lesquels la monade se trouve avec une série d'autres mo- nades; et quant au changement que nous ccoyons remar- (i) On nous permettra, sans doute, de nous servir du terme, de monade pour traduire ceux du heibarlianisme : ein lU'alf.s, vicie Reale-