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18 DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE qui ne se distinguent, ni par leur tendance à une clarté pu- rement logique, ni par le besoin qu'elles auraient d'être mo- difiées les unes en vue des autres ; elles sont caractérisées par un certain jugement d'approbation ou d'improbationqui en est inséparable. La certitude de ce jugement est immédiate; il a pour base la conscience même ; il est l'expression d'une déci- sion spontanée du sens intime. L'ensemble des notions qui rentrent dans ce domaine constitue ce que les disciples de Herbart appellent Vesthétique. Dans son application, celte partie de la philosophie donne naissance à une série de sciences pratiques qui enseignent l'art difficile de produire ce qui réveille exclusivement des sentiments d'approbation. La plus importante de ces doctrines pratiques, l'éthique, ne se dislingue des sciences qui lui sont ainsi cordonnées et de l'esthétique théorique elle-même, que par le caractère de né- cessité morale dont sont empreintes les règles qu'elle prescrit à notre activité. Deux opuscules de DROBISCH et de HARTENSTEIN, écrits, l'un pour aider le lecteur à s'orienter dans le système de Herbart, l'autre pour rectifier de faux rapports, et pour com- battre des appréciations défavorables de celte même doctrine, exposent avec lucidité ces notions générales, et bien d'au- tres propres à préparer à l'élude détaillée de cette théorie. Il nous sera permis de regretter que la troisième partie du système herbartien porte un nom auquel on est accoutumé d'attacher une signification beaucoup plus restreinte. Pécher contre l'usage universel de la langue, c'est entourer de diffi- cultés irmtiles l'exposition de sa pensée, et par là même don- ner lieu à une foule de malentendus semblables à ceux qui n'ont pas manqué de se produire dans le cas dont nous par- lons. D'ailleurs, l'esthétique proprement dite, ou la théorie du beau, mérite plutôt une place secondaire dans le système des connaissances philosophiques. L'ancienne division établie