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DANS LKS UNIVERSITÉS DK L ' A L L E M A G N K . 11) par Aristote et Platon, en dialectique, physique el éthique, ou en d'autres termes, logique, métaphysique et morale, est bien autrement lumineuse, basée qu'elle est sur la coexis- tence naturelle en nous de faits rationnels, de phénomènes sen- sibles el de faits volontaires. La science de la pensée, celle de la religion et celle des mœurs, ne correspondent-elles pas à la triplicité irréductible de l'intelligence, du sentiment et de la volonté dans lesquels se manifeste la plénitude de la conscience humaine? La psychologie reléguée par Herbart dans un recoin de la métaphysique appliquée, et les différentes disciplines philoso- phiques coordonnées entre elles, mais nullement subordon- nées à une science primitive et fondamentale, nous condui- sent à faire au herbarlianisme une objection plus importante, el à nous inscrire en faux contre une erreur dangereuse qui domine dans ce système. La philosophie est pour nous avant tout la science de l'homme, et par là seulement celle de Dieu et de l'univers. C'est surtout le point de vue psychologique qui nous préoccupe ; les lumières de la conscience intime sont, à nos yeux, le phare le plus propre à éclairer l'horizon philo- sophique ; la science du moi est pour nous la véritable intro- duction à la théorie des principes suprêmes, el la souche commune de la variété des sciences, dont l'ensemble constitue la philosophie. Le herbarlianisme a positivement méconnu celte grande vérité. Le déplorable isolement où se trouvent chez Drobisch et Harlenstein les trois grandes sections dans les- quelles se subdivise leur doctrine , n'a d'autre cause que le refus de ramener la multiplicité des faits et l'infinité des idées à la source pure de la conscience intime. Tirons donc dès maintenant du herbarlianisme celle grande leçon : que celui qui néglige de chercher la racine de tous les axiomes dans la certitude de la conscience, ne méprise pas impunément ce foyer de toute vérité el de toute harmonie. Perdu infaillible-