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SOCIÉTÉS SAVANTES 263 Cette influence s'exerce aussi sur le poil et la plume et même sur la coloration des animaux. Mais ce qui l'a frappé plus particulièrement encore c'est la ressemblance absolue entre la race bovine de Crimée et celle de Flandre, si bien que l'on peut se demander si cette ressem- blance résulte de quelques relations, encore ignorées, entre ces deux pays. Un autre fait, d'une importance encore plus grande pour nos établissement coloniaux, est l'existence en Syrie d'une race excel- lente de vaches laitières. Et comme, dans toutes nos colonies, on a essayé vainement d'introduire nos races bovines, en est tenté de se demander si la race dite de Damas ne devrait pas être transplantée, avec succès, en Algérie, à Tunis et dans nos autres colonies. — Sur la proposition de M. Bonnel, l'Académie décide qu'une note sera com- muniquée aux pouvoirs publics, pour appeler son attention sur ce point. — M. H. Mollière donne lecture d'un travail sur l'état de la population de la Gaule, au moment de l'arrivée des Romains. D'après Amédée Thierry, deux grandes familles ont fourni à la Gaule ses plus anciens habitants : la famille ibérienne et la famille gauloise. Les Aquitains et les Ligures appartenaient à la première; quant à la famille gauloise elle occupait, indépendamment de la Gaule, le groupe des Iles Britanniques. L'un de ses rameaux avait pénétré de la Gaule, en Espagne, en Italie et en Illyrie, son nom générique était Galli ou Galates. Le second rameau était représenté en Gaule par les Armorikes et les Belges, et dans les Iles Britanniques, par des colonies sorties de ces deux peuples. Cette théorie d'Amédée Thierry, parfois combattue, a été confirmée, sauf sur quelques points de détail, par la linguistique et l'archéologie et, de nos jours, par l'anthropologie, qui a reconnu notamment que les populations, dites Celtiques de la Grande-Bretagne, qui ensevelissaient leurs morts sous des tumulus arrondis présentent, au point de vue anthropologique, les mêmes caractères que celles du centre de la Gaule. Les plus récents travaux démontrent, d'autre part, que les populations, considérées comme autochtones, furent asservies par les Galates du Danube, comme les Gallo-Romains le furent quelques siècles plus tard par les Germains. A cet égard, l'orateur pense que M. d'Arbois de Jubainville attribue peut-être une part trop importante aux Ligures, et que les Galates, qui les soumirent et qui doivent être considérés comme les vrais Celtes de l'histoire, furent plus nombreux, que ne le pense ce savant écrivain. Il rappelle ensuite la part que les envahisseurs du Ve siècle ont pu apporter dans la composition de la