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•j6 LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS et l'on aurait cherché à Toulouse la vente de ces livres. Les deux staiionnaires (53) ou vendeurs de livres de l'université de Toulouse auraient reçu en 1473 ou en 1474 « des livres d'impressure... amenez pour vendre comme d'Allemaigne, Rome, Venise, Paris, Lyon et d'autres bonnes villes (54). » Ces livres « amenez pour vendre comme... de Lyon » pourraient n'avoir pas été imprimés à Lyon et avoir été mis d'abord en vente aux foires de Lyon qui étaient le principal marché pour les livres au xvc et au xvie siècle. Le commerce des livres imprimés, au temps de Fust et de Schoiffer, comme après eux, se faisait sur- tout en France. Fust était venu vendre lui-même des impressions à Paris qui offrait alors pour les livres un débouché très sûr. Le D r Sieber nous a fait remar- quer que Guillaume Fichet, écrivant à Jean Heynlin, le 7 mars 1472, lui parle de nombreux ouvrages de Cicéron que les librarii étrangers, (t que nous appe- lons, dit-il, imprimeurs », venaient vendre à Tours. Nos recherches pour découvrir les imprimeurs qui auraient travaillé à Lyon en 1465 ou en 1466 ont été vaines; elles nous ont conduit toutefois à des consta- tations singulières. Disons d'abord qu'il nJy a jusqu'à présent aucune preuve qu'on ait imprimé à Lyon avant 1473 (ou (53) On appelait autrefois stationnaire, stalionarius, le scribe qui avait écrit et copié les livres et qui les vendait en même temps que les objets de son métier (parchemin, papier, plumes, etc.) Le libraire a remplacé le stationnaire, il exerçait assez souvent la pro- fession d'imprimeur. (54) A. ClauJin, les enlumineurs, les relieurs, les libraires et les im- primeurs de Toulouse aux XV* et XFIe siècles, 1893, p. 6 et 14.