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CHRONIQUE LOCALE Bien emmitouflée dans ses fourrures, un peu gelée, mais souriante, la Revue du Lyonnais vient présenter ses vœux de bonne année à ses abonnés, à ses lecteurs et à ses amis. L'année est rude, les pauvres ont froid, les bourses modestes don- nent au-delà du possible, mais les escarcelles auront bien encore une réserve pour la vaillante publication qui n'a qu'un désir : doubler la cinquantaine, saluer son public, le remercier et s'évanouir. Elle espère que les services qu'elle aura rendus à l'histoire locale, à la littérature lyonnaise, et à nos beaux arts, lui mériteront un regret, un souvenir et la sympathie de ceux de nos neveux qui auront à la consulter. Elle fait des vœux pour que la nouvelle génération la remplace par une Revue plus vivace, plus utile et plus lyonnaise. En attendant, elle exprime sa profonde reconnaissance à ceux qui la soutiennent, l'encouragent et l'aiment telle qu'elle est. C'est pleine de confiance qu'elle entre dans sa quarante-sixième année ; c'est avec l'espoir que ses amis seront heureux, qu'elle franchit l'espace qui la sépare encore de 1880. Cette année, si rapidement écoulée, a eu de grandes tristesses. De vieux amis ne sont plus ; un poète aimable, Léon Gontier, est mort à Grenoble, le cœur abreuvé d'amertume ; M. de Sevelinges, un de nos plus anciens abonnés, l'a suivi. Et voilà que, ces jours-ci, nous avons mené le deuil du plus lyonnais de tous nos compatriotes, de M. Paul Saint- Olive, qui poète, historien, archéologue, avait toujours su être à si haut point original, consciencieux, érudit et homme de bien. Nous venons d'en parler, et nous ne pouvons nous retenir d'en parler encore. — Mais la vie n'est pas toute en deuil. Le I er décembre, le char- mant et riche village d'Ecully, nous devrions dire bourg ou même petite ville, tant cette annexe de Lyon est considérable sous tous les rap-