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NÉCROLOGIE 463
vertus de cet homme de bien, que nous ne pouvons nous
dispenser de mettre ces quelques lignes sous les yeux de
nos lecteurs :
« C'était, dit l'Echo de Fourrière, un Lyonnais de vieille
date, un érudit, un penseur, un artiste, tenant tour à tour,
avec un égal mérite, la plume et le crayon. Il avait au plus
haut degré le. sentiment de l'indignation, trop éteint de nos
jours, contre les travers du monde, les folles utopies, le
luxe exagéré, la manie de faire fortune par tous les moyens.
Il était possédé d'une ardente affection pour les vieux
usages, les antiques traditions, les monuments des siècles
passés. Avec cela, il était d'une exquise politesse et d'un
caractère bienveillant. Il est mort à la suite d'un affaiblis-
sement progressif qui n'avait nullement altéré ses facultés
morales. »
Dur à lui-même, couchant dans une chambre sans feu,
habillé avec une simplicité extrême, fuyant le monde, con-
centré dans ses livres et ses études sur le vieux Lyon, il
était d'une charité immense pour les pauvres, d'une délica-
tesse minutieuse avec ses fournisseurs, et on ne saura ja-
mais tous les services qu'il a rendus, ni les bienfaits que,
sans compter, il a répandus autour de lui.
Né à Lyon le 26 novembre 1799, il s'est éteint, le 12 de
ce mois, dans sa maison, place Croix-Pâquet, 5, et a été
inhumé le 15, à Loyasse, dans le tombeau de sa famille,
laissant une sœur -désolée, des neveux, des parents et des
amis dans la consternation.
Collaborateur assidu et zélé de la Revue du Lyonnais, il a
publié presque toutes ses œuvres dans nos colonnes. La
Revue n'oubliera jamais celui qui, pendant de si longues
années, lui a témoigné une si profonde affection.
AIMÉ VINGTRINIER.