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NICE A VOL D OISEAU 373
piédestal à un maréchal de France dont les hauts faits ont
dû bien souvent faire tressaillir d'aise tes flots si paisibles
d'ordinaire et parfois si impétueux !
Montre aux hôtes de Nice, en ton lit de galets,
En un square élégant transformés à grands frais,
Cet enfant du pays dont l'épée aguerrie
En échec tint l'Espagne à l'Angleterre unie,
Et sous ses pieds Clio, gravant de son burin
Zurich et Marengo sur ses tables d'airain;
Immortels souvenirs de celui que l'histoire
A surnommé l'enfant chéri de la victoire.
Au marché du Cours, je m'approche d'une élégante mar-
chande de fleurs, j'admire ses magnifiques bouquets, con-
fectionnés avec un art !... et lui demande le prix de l'un d'eux.
Moussu, me dit-elle, sert pren miegîa douzena senza la lipagar.
Oh! merci, ma belle enfant, je repasserai demain. A table
d'hôte de la Maison dorée, placé près d'un fier gentleman,
je lui offre, après le potage, un verre de petit Bordeaux.
0, nao, me dit-il, / drinch bul porter. Oh ! les Anglais, tou-
jours les Anglais.
J'en conviens, tu peux prendre, ô cité sans rivale,
Grâce à ton beau soleil, ta flore tropicale,
Tes palais, des Anglais le riche boulevard,
Cette devise aussi : nec pluribus impar.
Pourtant, mets à profit un avis salutaire,
Bien cher lecteur, malgré sa tiède atmosphère,
Dans ce charmant éden, crois-moi, ne viens jamais,
Si tu ne sais parler le patois et l'anglais.
Mais enfin, dira-t-on, ce soleil sans pareil que vous van-
tez tant, ne brille-t-il donc que dans le pays où fleurit
l'oranger ? Non, sans doute, mais tout ce qui est rond n'est
pas noisette, tout ce qui est long n'est pas figue, et tous les
rayons blafards qui traversent les profondeurs de l'atmos-