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    CHRONIQUE THÉÂTRALE


                GRAND-THÉATRE

   Après Mozart, ce grand initiateur, qui a été pour la mu-
sique ce qu'Homère fut pour la poésie et qu'on peut consi-
dérer comme la plus libre expression du génie musical de
tous les temps et de tous les pays, pour avoir dans une
route à peine ouverte et dans un genre qu'il a créé, atteint
tout d'un coup à la perfection suprême, perfection qui a
fait le désespoir de ses successeurs et qui restera comme
l'objet éternel de l'admiration et de l'étude de tous; —
après lui, la plus originale, la plus profonde organisation
dramatique qui se soit dessinée est assurément Giacomo
Meyerbeer. Voilà le véritable héritier de l'auteur de Don
Juan, et le seul, comme son incomparable modèle, dont les
œuvres n'ont pas vieilli, parce qu'elles ne sauraient lasser
notre admiration, pourtant si changeante, si mobile dans
ce siècle d'éclectisme dévergondé. Et, les beautés qu'elles
renferment sont si nombreuses et d'un ordre tel, que plus
on les pénètre, plus on les admire, plus on s'y attache, —•
pareilles à ces éternels monuments du grand siècle qui se
cachent aux profanes, se révèlent seulement aux patients et
n'apparaissent dans leur splendeur qu'après un long com-
merce et de constantes méditations.
    D'ailleurs chez ce maître incomparable, rien de convenu