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BIBLIOGRAPHIE 205 que le couvent des Minimes a été jusqu'ici presque entiè- rement oublié. Cependant, il existe, à l'endroit des bans religieux, autre chose que des souvenirs. On possède, aux archives départementales, des documents relativement riches ; on a, de provenance diverse, des dossiers qui ne sont pas sans importance pour l'étude de la question. Il s'agissait donc de dépouiller ces manuscrits, de collation- ner les textes et de composer, de toutes pièces, une histoire du couvent. M. l'abbé Vanel a entrepris, avec courage, cette tâche difficile, et, à notre sens, il l'a menée à terme avec un rare bonheur. C'est d'abord comme un exposé de la situation matérielle du monastère qu'il nous présente. Dans une série de cha- pitres qui forment la première partie du livre, et où, grâce aux charmes du style et à l'art de grouper les faits, l'inté- rêt ne languit pas un instant, il nous montre tout ce qui a trait à la fondation du couvent et aux phases de prospérité ou de décadence qu'il eut à traverser pendant les deux siècles et demi que dura son histoire. Vers 1551, à la fin d'une station de carême prêchée avec éclat à Sainte-Croix de Lyon, le P. Simon Guichard, provincial des Minimes d'Aquitaine, se voit contraint de céder aux instances des pieux Lyonnais et de fonder, dans leur bonne ville, un couvent de Minimes. Il achète, à cet effet, sur le plateau de Saint-Just — au lieu même où l'on avait, en 202, décapité les compagnons de saint Irénée, et qui s'appelait, vu le souvenir, la croix de Colle, Crux Decol- latorum — une maison modeste et un terrain qui devien- nent le berceau du nouveau monastère. L'année 1555 niarque la pose de la première pierre de l'église, et l'année 1556 l'incorporation définitive du cou- vent à l'ordre. En même temps, des bienfaiteurs insignes,