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ou L'ÉCOLE DES PAYSANS 43 Un jardin plus grand que le premier, un pré plus étendu, des terres qui fournissent du blé, du chanvre, du maïs, des raves, du colza, une vigne en espalier qui donne d'a- bondants raisins ; un petit bois ; des châtaigniers et des noyers dont vous apercevez la majestueuse rotonde de ver- dure ; quatre vaches au lieu de deux ; toujours la fidèle chèvre, une belle basse-cour, composent aujourd'hui le do- maine de Pierre, qui a pu me rembourser en peu d'années tout ce que je lui avais avancé. Un enfant est né de cette charmante union : c'est une jolie petite blondine, âgée de quatre ans aujourd'hui, dont on a voulu que je fusse le parrain et qui s'appelle, d'après moi, Pauline. Elle s'accorde parfaitement avec son camarade Jean ; ils s'aiment comme un frère et une sœur ; on ne re- marque pas de différence d'affection des parents à leur égard; l'un et l'autre sont parfaitement élevés. L'hygiène, les soins de propreté, d'alimentation régulière et sobre, ont eu une si heureuse influence sur eux que ja- mais ils n'ont éprouvé la moindre maladie. Maintenant, mon ami, que vous connaissez passablement mes protégés, voulez-vous les voir et causer avec eux ? En- trons, nous serons bien reçus. J'aperçois déjà , derrière la croisée, Jeannette, occupée à quelque travail de couture. M. A***, m'exprima la satisfaction qu'il éprouverait en en effet à voir des personnes dont l'histoire l'avait beaucoup intéressé, m'assura-t-il, et qui devenaient pour lui de véri- tables amis. Nous nous présentâmes à Jeannette.