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6 POÉSIE II est tout rose ; il est tout blanc ; Son carquois d'or sonne à son flanc, Rempli de flèches toutes neuves. Mais depuis un long temps passé Plus d'un cœur est encor blessé, De ses traits conservant les preuves. Les primevères, les lilas Embaument chacun de ses pas ; Sur son front fleurissent les branches. L'azur a des rayons dorés ; Les marguerites dans les prés Mettent leurs collerettes Hanches. Les petits oiseaux tout joyeux Rossignolent à qui mieux mieux Quelques charmantes amourettes. Les blancs ramiers, les papillons, Les fauvettes et les grillons Viennent avec les violettes. Comme éclate le bourgeon vert, Le cœur aux baisers s'est ouvert : Toute âme chante sa romance. Le petit enjôleur d'Amour, Ce printemps, fera plus d'un tour, Car avril met tout en démence. Sans savoir ce qu'il adviendra, Le méchant va, par-ci par-là , Lançant ses traits par les fenêtres.