Lettre de Pierre Charnier adressée à Charles Dépouilly président du Conseil des Prud'hommes, manufacturier à Puteau, ancien marchand-fabricant de Lyon. (Bibliothèque municipale de Lyon - Fonds ancien, MS_RUDE_377_f59-60)
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Pierre Charnier communique à Charles Dépouilly l'article qu'il a tenté de faire insérer dans le journal le Censeur , au sujet de sa candidature aux élections législatives pour être élu membre représentant du Rhône à l'Assemblée nationale constituante. L'article prône le rétablissement de la vérité au sujet de l'inculpation de Dépouilly pour avoir délocalisé sa fabrique en Angleterre, accusation qui s'avéra calomnieuse.

Le journal n'ayant pas inséré l'article, Pierre Charnier obtint qu'il fut transmis au comité électoral afin que ses membres statuent sur la candidature de Dépouilly.

Dans cette lettre, Pierre Charnier fait également allusion à un évènement concernant une réaction populaire lors de l'arrivée d'un bateau à vapeur, réction qu'il met en parallèle avec les "actes d'insubordinations militaires" conséquents à la révolte de février.

Pierre Charnier apprend également à son destinataire comment il a renoncé publiquement à sa nomination au comité électoral concernant les élections des membres de l'assemblée nationale constituante.

Le texte du folio 59 texte semble ne pas être en lien avec la lettre au verso, si ce n'est que les considérations intimes de Pierre Charnier concernent sa candidature, ou plutôt son retrait de candidature.

Dans ces notes, après s'être interrogé sur la raison de l'acharnement à le présenter comme candidat, malgré sa renonciation publique, il conclue à un piège de "dépopularité" qu'il explique de la façon suivante. Il se considère comme "le principal artisan" d'un scandale, responsabilité qui lui aurait attiré de nombreux ennemis, ce qui risque, selon lui, de l'empêcher d'être réélu à sa fonction de prud'homme.

Fernand Rude s'étonne lui-même en note ; il écrit : « Mais quel jeu joue donc Charnier ? C'est presque une profession de foi républicaine ». En effet, il fait l'éloge de Morin, dont il se sent proche au sens où il affirme qu'ils sont tout deux mis à l'écart à cause de leurs positions communes contre les innovations théoriques en matière d'organisation du travail, qu'il considère comme impossible en pratique. Il qualifie Morin de "savant patriote », le désigne comme le "courageux rédacteur" du journal Le Précurseur (journal républicain), "qui opéra à Lyon la révolution de 1830".

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