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                         YICTOK SMITH                      49 I

Etienne, que son père avait déjà quitté; puis il a passé ses
dernières années de retraite et de souffrances à Montpel-
lier et à Langogne. Pendant de longues années, le père et
le fils ont échangé leur correspondance. M. Valentin-Smith
a conservé avec soin les lettres de Victor et l'on y suit
avec intérêt le développement de la marche dé sa haute
intelligence. Elles sont pleines d'affection et d'entrain.
   Le père et le fils s'aimaient tendrement, mais n'avaient
pas la même appréciation des hommes et des choses, ce
qui donne à leur correspondance un caractère particulier.
M. Valentin-Smith avait le désir de paraître et d'avancer
honorablement ; il était bien avec le gouvernement et
aimait à cultiver de nombreuses relations. Victor n'avait
aucune ambition ; il chérissait la retraite, l'étude des lettres
et des arts et la fréquentation d'un petit nombre d'amis
choisis. Dans une lettre qu'il écrivait de Montpellier à son
père, le 28 novembre 1879, il lui disait:
    « Je me souviens que, quand il parlait de Louis-Philippe,
«   M. des Mures qui avait, avec les croyances de son temps,
«   l'esprit moqueur du xvm c siècle, trouvait toujours des
«   mots aigus pour lui faire expier une royauté qu'il tenait
«   pour usurpation. Toi, au contraire, tu avais adopté pour
«   devise : Liberté, Ordre public. Le roi légal était ton roi ;
«   l'ordre actuel était ton ordre. Vos points de vue étaient
«   différents et vous étiez cependant tous deux de bons
«   citoyens.
    « Les différences de façon de voir qui existaient entre
«   mon grand-père et toi, elles existent entre toi et moi ;
«   nous ne voyons pas les choses sous ce même jour.
    « Et maintenant que nos divergences sont constatées,
«   laisse-moi te dire combien j'admire ta fougue. C'est un
«   plaisir de voir comme tu embroches tes adversaires; tu