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492 VICTOR SMITH « ne fais ni une ni deux; ils sont du premier coup trans- « percés avec des substantifs énergiques et des adjectifs « colorés. Ta prose n'est pas atteinte de la maladie à la « mode, l'anémie. Quelle chaleur et quel souffle ! » M. Valentin-Smith était candidat aux élections législa- tives du Commencement de l'année 1876. En lui envoyant ses vœux de bonne année, son fils lui disait: « Que faut-il te souhaiter ? Le succès de ta candidature « que m'apprenaient avant-hier les Débats? En seras-tu plus « heureux? Je n'en sais rien. Je fais des voeux pour toi; « mais tu es bien le seul candidat bonapartiste dont j'aie « jamais désiré la réussite. Nul autre que toi ne pourrait « me faire faire une infraction aux opinions qui sont les « miennes. » Après vingt ans de judicature, on demanda pour lui la vice-présidence du Tribunal qui devenait vacante et à laquelle la durée de ses services lui donnait droit. Il laissa faire, sans trop s'en préoccuper. Un autre candidat lui fut préféré et il écrivait à son père le 11 mai 1875 • « Je ne veux nullement cacher que mon échec m'a été « sensible. Ce n'est pas la place; je n'y tiens nullement. « Pour moi, vice-président ou juge, c'est à peu près la « même chose. Mais je désirais, après un long exercice, « avoir une sorte de satisfecit, quelque chose comme un « prix de sagesse. J'ai été très desservi auprès des chefs delà « Cour et, comme cependant c'eût été trop injuste de ne « pas me présenter, ils m'ont présenté avec des ruses de « langage qui sont comme des pilules à l'aide desquelles « on empoisonne une candidature. Us ne m'y reprendront « pas à me frotter à eux. J'ai plus de regret d'avoir demandé « que d'avoir échoué. » Sa santé s'affaiblissait; il était obligé de prendre chaque