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210                    UN DERNIER MOT

turiers à l'heure de nones, c'est-à-dire à trois heures de
l'après-midi, alors que le Petit Meschin, venant du Forez,
devait avoir, suivant Villani, gagné la bataille au lever du
jour !
   Comme M. Steyert vient de le reconnaître, le Garon, qu'il
appelle poliment une rivière parce qu'il jette, quand il en a,
ses eaux dans le Rhône, n'a donc joué et ne pouvait jouer
aucun rôle dans les mouvements militaires que nous cher-
chons à analyser. Ce modeste torrent, c'est le seul nom qui lui
convienne, n'en déplaise aux géographesofficiels, aprèsavoir
pris sa source à quelques kilomètres à l'ouest, descend à tra-
vers une vallée agreste et resserrée jusqu'à Brignais, puis tra-
verse la plaine pour aller se jeter dans le Rhône tout près de
Givors. Pendant près des trois quarts de l'année son lit est
complètement desséché. Parfois, à la suite de grands orages
ou du dégel, ses eaux deviennent très abondantes et inon-
dent 1er, terres voisines, mais bien rarement et c'est l'affaire
de quelques heures, de deux ou trois jours au plus. En
dehors de ces crues tout à fait exceptionnelles, le Garon,
pendant le tiers de l'année à peine, renferme dans son lit
tout au plus quelques centimètres d'eau ; en dehors de
cette courte période, il est absolument à sec. Il ne pouvait
donc être un obstacle pour l'infanterie, encore moins pour la
cavalerie, les machines de guerre et autres véhicules qui
suivent toujours les armées. Quant à son rôle défensif par
rapport au château, il ne pouvait non plus avoir une bien
grande importance. Tout au plus était-il capable d'entraver
quelque peu les manœuvres d'attaque et d'escalade. Je ne
parle pas, bien entendu, deses eaux qui servaient à alimenter
les fossés du château, qu'on recueillait quand on pouvait.
D'après les renseignements très précis que j'ai réunis, le
Garon coulait exactement à dix mètres du premier rempart