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SUR LA BATAILLE DE BRIGNAIS 207 « précipitamment sur ses pas, en prenant des chemins de « traverse, il se trouva plusieurs heures avant le jour devant « le camp français et sans leur donner le temps de se « reconnaître il les attaqua avec une grande impétuosité. « Les Français, surpris à l'improviste et pendant leur « sommeil, coururent aux armes pour repousser l'ennemi, « mais les Routiers les serraient déjà de si près qu'ils ne « leur laissèrent pas le loisir de s'armer et bientôt la déroute « fut complète. Il y eut un grand nombre de morts... ceux « qui purent revêtir leur armure et monter à cheval, tom- « bèrent presque tous entre les mains des Routiers ( i ) . » M. Steyert trouve dans ce récit une explication absolu- ment complète de l'équipée de Briguais. Voilà bien, en : ffet, les 300 Routiers enfermés dans le château et l'armée royale chargée de les réduire. Elle ne peut se placer ailleurs qu'au sud et à l'ouest dudit château. « La garnison de Saugues, ajoute-t-il, avertie la première par les mouvements du maréchal d'Audenham, venant du midi, le suivit hardiment et se trouva d'arriver en même temps que le corps qui était en Forez. Celui-ci vint, naturellement, par Soucieu et put déboucher, en partie, par le nord, le long du Garon, en partie parla gorge du ruisseau le Chéron (2). La garnison de Saugues n'avait d'autre voie que la route du Puy, qui la conduisait par Montagny et Taluyers d'où elle débouchait au sud de Briguais, dans la plaine où cam- paient nos troupes, lesquelles se trouvaient ainsi envelop- (1) Villani : Livre X, Chap. 95, trad Allut. Les Routiers, Lyon, 1859, p. 207, 208. (2) Le Chéron, petit ruisseau qui présente à peine quelques kilomètres de parcours depuis son origine, se jette dans le Garon, dans l'intérieur même de Briguais,