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112 CHANSONS SATIRIQUES Les fausses nouvelles ont été semées de tout temps, et la presse de nos jours n'en a pas le mérite de l'invention. Mais Bonaparte ignorait sa propre défaite; il était déjà à Grenoble et marchait sur Lyon. Alors voyant que ça presse Le Roi dépêche à Lyon Le héros dont Trianon Admira jadis l'adresse, Et qui d'puis à l'îl' de Rhé S'est encore plus illustré. Mais ni le comte d'Artois, ni Macdonald n'arrivent à soulever l'enthousiasme des populations pas plus que celui de la troupe. Le comte d'Artois organise alors la défense de Lyon. Il fit mett' des chevaux d' frise Au milieu du pont Morand, Sur l'aut' pont également Encor des chevaux de frise ; D' sorte qu'on vit qu' ces chevaux-là Du prince étaient le dada. Après ces préparatifs de défense, Monsieur passe, comme on le sait, la revue des troupes à Bellecour et cherche à faire crier « Vive le Roi », dans une proclamation spirituel- lement parodiée par la complainte. A cett' harangue guerrière Nulle bouche ne répond ; Le silène' le plus profond Règne sur la ligne entière ; L' princ' pouvait s'en chagriner, Il aima mieux déjeuner..